A un an de la clôture du Projet de gestion intégrée des ressources en eau-deuxième phase (PGIRE II), l’Unité de coordination du projet a convié l’ensemble des parties prenantes à une réunion de coordination qui s’est tenue du 15 au 18 novembre, à Saly-Portudal (Sénégal), en vue de faire l’état des lieux quant aux avancées notées mais aussi les difficultés enregistrées dans la mise en œuvre des différentes composantes du projet.
S’exprimant à la fin de la réunion de coordination du PGIRE avec les agences d’exécution, le Haut-commissaire de l’OMVS, Hamed Diane SEMEGA a appelé les agences d’exécution du PGIRE à prendre la SAED du Sénégal et la SONADER de la Mauritanie pour modèle. Il a fait savoir que ces deux agences d’exécution, qui appartiennent à des Etats membres de l’OMVS, ont obtenu des résultats satisfaisants que les autres agences d’exécution (ADRS au Mali et DNGR en Guinée) doivent, elles aussi, chercher à atteindre.
La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence de la Coordinatrice Régionale du PGIRE II, des représentants des cellules nationales OMVS et des responsables des agences d’exécution des quatre pays membres.
Ce projet de l’OMVS a bénéficié d’un crédit de la Banque Mondiale (BM) accordés aux quatre Etats membres, pour financier des activités d’aménagements hydro-agricoles et d’autres volets comme la santé, la pêche, l’agroforesterie, l’accès à l’eau potable…etc., le tout pour un montant total estimé à plus de 140 milliards de francs CFA.
Cas du Sénégal
L’Etat sénégalais a bénéficié d’un financement de 59 millions de dollars US pour la mise en œuvre du projet d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal, qui a démarré en juillet 2014.
Ainsi, pour ce programme d’aménagement hydroagricole au Sénégal, la Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et les vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), a été choisie par l’OMVS pour un montant global estimé à 32 160 000 dollars US. Les régions qui ont bénéficié des réalisations sont les départements de Dagana, Matam et Kanel.
Ces localités ont connu la réalisation de plusieurs ouvrages dont la réhabilitation (terrassement et de génie civil) du périmètre de Ndombo Thiago sur 630 ha, le raccordement des UAI de Hamady Ounaré et d’Orkadiéré (650 ha), l’aménagement de périmètres maraîchers pour les femmes dans les zones de Bardial (60 ha), Dioulol (25 ha) et Diamel (15 ha) et le recalibrage, endiguement du Diawel et réalisation d’ouvrages de prises pour les périmètres aménagés le long de l’axe.
En outre, les responsables de l’agence d’exécution ont souligné aussi la construction de l’ouvrage de contrôle de décrue de la cuvette de Yédia (4000 ha), le curage du marigot Dioulol et aménagement de seuils sur le Wendou Bosséabé dans la délégation de Matam et la fourniture et installation d’unités de transformation de produits agricoles (mini rizeries) destinées aux Groupements Féminins.
Actuellement seules deux activités sont en cours de réalisation. Il s’agit de la réhabilitation et l’extension de Grande Digue Tellel (3 600 ha) et la réparation de l’ouvrage de Yédia ;
Les résultats attendus concernent l’aménagement hydro agricole et la formation des bénéficiaires. Pour ce faire, il y aura plus de 1 430 ha des périmètres aménagés et/ou réhabilités en maîtrise total d’eau ainsi que 4000 ha de cultures de décrue pour plus de 11 268 bénéficiaires directs, plus de 13 km d’axes hydrauliques sont curés, faucardés et endigués sécurisant ainsi plus de 9 216 ha de cultures irriguées et plus de 100 Hectares de Forêts et versants traités par des techniques d’agroforesterie.
Sur le plan de la formation, plus de 1 559 agriculteurs ont bénéficié de formation en gestion organisationnelle, techniques culturales, techniques de pompage, entretien des réseaux d’irrigation et en lutte contre les ennemis de cultures et 06 unités de mini-rizeries pour la transformation des produits agricoles ont été mises en place aux organisations des producteurs.
Quant aux difficultés rencontrées, on peut citer la défaillance au niveau de certaines entreprises et missions de contrôle entraînant les retards dans l’exécution des travaux, le temps mis pour la réalisation et la validation des EIES (Grande digue Tellel), le manque de fonds propres pour les femmes bénéficiaires des mini-rizeries permettant de booster la productivité en matière de riz paddy et les mesures restrictives liées à la COVID 19.
Cas de la Guinée
L’Etat guinéen a bénéficié d’environ 29 millions de dollars US pour la mise en œuvre du projet relatif à l’aménagement hydro agricole dans les préfectures situées dans le bassin du fleuve Sénégal : Labé, Mamou, Dalaba et Tougué.
Ainsi la réalisation des activités a été confiée à l’agence d’exécution « la Direction Nationale du Génie Rural (DNGR) », relevant du ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures.
Au terme de plusieurs années d’exécution du projet, des activités ont été réalisées dont la construction de (05) magasins de stockage de produits agricoles dans les préfectures de Mamou/Dounet, de Dalaba/Parawi et Kankalabé, de Labé/Kaalan et de Tougué/Kollet, la réalisation d’ouvrages de protection de berges (600 mL de murs en Gabion, 3 lavoirs, 5 rampes d’accès et 3 passerelles) dans les préfectures de Mamou et de Labé et la réalisation de Seize forages hydraulique villageoise et pastorale dans les préfectures de Labé (8) et Tougué(8).
De même, il faut noter la consolidation et l’aménagement des périmètres irrigués de Soumbakou (31,97 ha) Tiewéré (20,43 ha) de Djigoubery(13,24) dans la CR de Dounet préfecture de Mamou et de Wala (9,54 ha) dans la CR de Kébaly préfecture de Dalaba, la réalisation des travaux d’aménagement de 1,6 km de digues d’accès et trois passerelles dans les préfectures de Mamou (CR Dounet) et Labé (CR Kaalan) ainsi que la mise en œuvre communautaires des activités d’agroforesterie dans les préfectures de Mamou, Dalaba, Labé et Tougué.
A présent, les activités en cours d’exécution sont la réalisation de Quinze(15) forages hydraulique villageoise et pastorale dans les préfectures de Mamou sept(7) et Dalaba huit(8), les travaux de réhabilitation de 849 ha dans les Préfectures de Dalaba (751 ha) et Tougué (98 ha) et les travaux de réalisation de 320 ha de bas fond et petites plaines dans les préfectures de Dalaba, Tougué, Labé et Mamou, les travaux de consolidation des périmètres irrigués de Koumi et Mayo (50,72 ha) de woussoubi(48,32 ha) et de Dindéya dans la CR de Dounet préfecture de Mamou et la réalisation des travaux d’aménagement des périmètres de :Dakindi (22,38 ha dans la CR de Noussi,Préfecture de Labé et Bouroubinnet (7,6 ha )dans la CR de Kaffa, Préfecture de Tougué.
Les résultats attendus s’articulent autour de l’aménagement hydro agricole, avec plus de 75 ha d’aménagement et de réhabilitation des périmètres irrigués à maîtrise total d’eau sont achevés avec plus de 4 971 bénéficiaires directs, plus de 600 ml de berges sont protégés, plus de 853 Hectares de Forêts et versants sont traités par des techniques d’agroforesterie et enfin plus de 10 000 m Linéaire (ml) de cordon pierreux sont réalisés.
En ce qui concerne la formation des bénéficiaires et autres appuis, plus de 08 groupements des producteurs ont bénéficié de petits matériels de production et d’entretien pour les producteurs du PGIRE I et plus de 208 agriculteurs ont bénéficié de formation en gestion organisationnelles, techniques culturales, techniques de pompages, entretien des réseaux d’irrigation et en lutte contre les ennemis de cultures.
Par ailleurs, plusieurs contraintes ont été signalées durant la mise en œuvre du projet. Il s’agit de la faible capacité technique, financière et organisationnelle des entreprises, de la faiblesse des missions de contrôle, du manque de rigueur dans la gestion des contrats et les mesures restrictives liées à la Covid-19.
Cas de la Mauritanie
De son côté, l’Etat Mauritanien a lui bénéficié d’un financement global d’environ 71 millions de dollars US pour la mise en œuvre des projets relatifs aux aménagements hydroagricoles en Mauritanie, dont la maîtrise d’ouvrage déléguée a été confiée à la Société Nationale pour le Développement Rural (SONADER), pour un montant estimé 42 824 000 de dollars US. Les activités sont localisées dans les wilayas de Trarza, Brakna et Gorgol.
Jusque-là, les activités réalisées sont la réhabilitation de 10 périmètres irrigués villageois (PIV) au Brakna-Ouest (280 ha), la réhabilitation de 14 PIV (330 ha) au Trarza, la réhabilitation du Casier pilote de Boghé (CPB) sur 889 ha, le confortement du CPB et mise en œuvre de mesures environnementales, l’aménagements du périmètre irrigué de Chechiya (400 ha), dans le bassin du Garak.
Plusieurs autres activités d’aménagement hydro agricoles ont été réalisées en faveur des populations locales et des agriculteurs dont plus de 3 mille femmes bénéficiaires organisées en coopératives.
Pour le compte des activités en cours de réalisation, il y a la sécurisation de la berge du fleuve Sénégal le long de la digue du PPG, au Gorgol sur un linéaire de 5 200 m, la réhabilitation partielle du périmètre de Mpourié (3 050 ha), l’aménagement du périmètre de Mbakh-Dieuk (637 ha).
Comme résultats attendus, l’agence d’exécution de la Mauritanie a énuméré les aménagements hydroagricoles de plus de 5 049 ha et la réhabilitation des périmètres irrigués à maîtrise totale d’eau qui sont achevés avec plus de 16 250 bénéficiaires directs. Seuls 637 ha sont en cours d’exécution.
En outre, plus de 31 km de cours d’eau (axes hydrauliques) sont curés, faucardé et parfois endigués (7,55 km) sécurisant ainsi plus de 13 200 ha de cultures irriguées dont 7 200 ha par le marigot Sokam et 6 000 ha par le marigot de Mbimani et plus de 5,58 km de protection de berges sont achevés y compris la consolidation du pont vanne de Kaédi qui contrôle et protège plus de 3 238 ha de culture irrigué en plus de 9 800 ha de culture de décrue et la ville de Kaédi elle-même.
Pour le volet formation et autres appuis, l’on parle de plus de 1 600 agriculteurs qui ont bénéficié de formation en gestion organisationnelles, techniques culturales, techniques de pompages, entretien des réseaux d’irrigation et en lutte contre les ennemis de cultures, 41 moulins pour la transformation des produits agricoles ont été distribués aux organisations des producteurs, 05 véhicules et 28 motos ont été fournis à la SONADER pour les besoins de supervisions des activités.
Parmi les contraintes notées, il y a la faible capacité technique et financière du groupement d’entreprises chargé de réaliser les travaux de génie civil à Mbakh Dieuk et le faible taux de mise en valeur dû à l’insuffisance de renforcement des capacités et accompagnement des producteurs (accès aux crédits, outils de travail…)
Cas du Mali
A l’image des autres pays membres de l’OMVS, le Mali a également bénéficié d’un financement global de 55 millions de dollars US pour la mise en œuvre du projet PIGRE II qui a commencé en juillet 2014.
Le Haut-Commissariat de l’OMVS a confié la maîtrise d’ouvrage déléguée à l’Agence de Développement Rural de la Vallée du fleuve Sénégal (ADRS), pour un montant global alloué pour ces activités est de vingt-neuf millions deux cent quarante-cinq mille dollars US (28 245 000 USD). Les activités sont localisées dans les cercles de Kayes, Bafoulabe et Yélimané.
Plusieurs activités ont été réalisées par cette agence d’exécution au nombre desquels on peut citer le branchement de la station de pompage du PIV de Kamakolé à la ligne Moyenne Tension (MT) de Mahina-Bafoulabé, le branchement de la station de pompage du PIV de Bakoye à la ligne Moyenne Tension (MT) de Bafoulabé-Gouroundapé, la construction des infrastructures connexes (abri moulin, abri plateforme multifonctionnelle, salle de coupe des produits, salle de stockage et case de conservation) pour la protection des matériels de transformation et de conservation de produits Agricoles dans le cercle de Kayes (lot 1) de Bafoulabe (lot2) et de Yélimané (lot 3) et l’approvisionnement en moellons pour la réalisation des cordons pierreux dans le cadre du DRS/CES dans le cercle de Kayes, Bafoulabe et Yélimané.
Pour les activités en cours de réalisations, il y a les travaux de protection de 4,230 Km de berges sur 5 sites incluant murs en gabion, escaliers de descente, rampes d’accès, enrochement et seuils de sédimentation dans le cercle de Kayes (Lot 1), les travaux de confortement: (ii) Aménagement et extension de bas-fonds du PGIRE1 dans le cercle de Bafoulabe sur 549 ha (Lot 2) et les travaux de consolidation de périmètre irrigué villageois (PIV) : cercle de Bafoulabe, 50 ha à Diakaba, 35 ha à Bakoye et 25 ha à Kamankole, lot n° 02.
De même, il y a les travaux de consolidation de périmètres irrigués villageois (PIV) : cercle de Kayes, 49 ha du complexe à Kamankolé, Sébetoucoura, Danfagabougou et Dyallan dans la Commune urbaine de Liberté Dembaya, 11 ha à Faguinekoto dans la commune rurale de Logo, 26 ha à Fegui dans la commune rurale de Fegui, 13 ha à Kotera dans la commune rurale de Tafacirga, 60 ha à Sobokou dans la commune rurale de Soni et 40 ha à Somakidi koura dans la commune rurale de Somankidi, lot n° 01, les travaux d’aménagement et d’équipement des PPM, PIV et bas-fonds dans les cercles de Bafoulabé et Kayes, dans la Région de Kayes (lot 2) et les travaux d’aménagement et d’équipement des PIV et bas-fonds dans le cercle de Bafoulabé, dans la Région de Kayes (lot 1).
Les résultats atteints s’articulent autour des aménagements hydroagricoles avec plus de 12 ha d’aménagement et de réhabilitation des périmètres irrigués à maitrise total d’eau ainsi que l’aménagement 234 ha à maîtrise d’eau partiel sont achevés avec plus de 826 bénéficiaires directs, plus de 2 200 Hectares de Forêts et versants traités par des techniques d’agroforesterie et plus de 45 172 m Linéaire (ml) de cordon pierreux réalisé.
Pour la formation des bénéficiaires et autres appuis, ce sont plus de 63 070 qui ont bénéficié de petits matériels de commercialisation et de valorisation des produits agricoles ainsi que des matériels et équipements Agricoles dans les cercles de Kayes et Bafoulabe et plus de 2 300 agriculteurs ont bénéficié de formation en gestion organisationnelles, techniques culturales, techniques de pompages, entretien des réseaux d’irrigation et en lutte contre les ennemis de cultures.
Aux nombres des contraintes il y a la faible capacité technique, financière et organisationnelle des entreprises, la faiblesse des missions de contrôle, le manque de rigueur dans la gestion des contrats et les mesures restrictives liées à la Covid-19.
Hormis le retard accusé par certaines entreprises dans l’exécution de certains projets notamment en Guinée et au Mali, la rencontre s’est terminée sur une note de satisfaction globale pour le Haut-commissariat de l’OMVS ainsi que pour les responsables du PGIRE II et pour les populations bénéficiaires de l’organisation sous régionale.